5 août 2015

Je suis hypocondriaque mais je me soigne.


Hypocondriaque. Ce mot qui revient si souvent désormais, mais qui est aussi tellement péjoratif. Combien de fois ai-je entendu "Mais arrête de faire ton hypocondriaque !". 
Alors oui, je fais partie de cette grande majorité de la population un peu chochotte, qui a mal pour rien et surtout, dès qu'elle a mal a tendance à en faire toute une montagne. "Mon dieu je suis écorchée ça va s'infecter" "J'ai mal au ventre c'est l'appendicite" " J'ai mal dans la poitrine je vais faire un infarctus ". Enfin vous voyez quoi.




Pourtant, avant je n'étais pas comme ça. 

A l'âge de 15 ans, j'ai subi ma première opération, et pas des moindres, une opération de ma scoliose. Pas mal pour une première non ? Bizarrement à cette époque-là, malgré les nombreux risques, la lourde opération, et tout ce qui s'en suit, c'est passé comme une lettre à la poste

Et depuis seulement quelques années, un rien m'affole presque. D'où le surnom péjoratif de fille hypocondriaque. 

Seulement, il y a quelques semaines, j'ai véritablement découvert ce qu'était l'hypocondrie : une véritable maladie qui fait souffrir. Beaucoup. Mentalement et physiquement.
Suite à un événement personnel qui chamboule tout un rythme de vie bien ancré depuis quelques années, plus rien n'est allé. Une histoire de conscient, d'inconscient, tout ça. Parce que oui tout avait changé du jour au lendemain, mais oui tout allait bien. Il y a des gens qui mettent des jours et des jours à s'en remettre, qui s'enfonce dans une sorte de déprime sentimentale. Moi c'en était rien. Je continuais ma vie et ma petite routine. Pas de cris, pas de larmes, pas de verres cassées. Rien de tout ça. 
Par contre, cet inconscient en avait décidé autrement. 

Petites douleurs, grosses crises d'angoisse. 

Quelques jours après, j'ai fais ma première (vraie) crise d'angoisse. Et je peux vous dire que ce n'est pas du gâteau. C'est à cet instant même que j'ai compris le réel sens de "crise d'angoisse". Souffle court, mal dans la poitrine, poumons qui se serrent. La réelle impression qu'on va mourir. 10 minutes. 15 minutes. 30 minutes ont passé. Et le lendemain ça recommence.
 Insomnies. Angoisses. Et 4 heures de sommeil après.

Je me suis réellement demandé ce qui m'arrivait. Vraiment. A cet instant où tu as l'impression que tu ne sens plus ton cœur battre dans ta poitrine, où tu t'efforces de tousser pour t'assurer que tu respires toujours. Pourtant tout allait bien.

Et puis mon corps a commencé à "dérailler" comme l'a si bien dit mon médecin. A m'inventer des douleurs qui n'existaient pas. Mal aux poumons. Puis mal au bras. Puis mal à la côte. Mal à l'oreille. Au dos. A la mâchoire. Bref j'en passe. En plus à force d'angoisser, mon corps se contractait, merci les courbatures.

Vous devez vous dire mais quelle relou cette fille !




Le pire, c'est que ça devenait un cercle vicieux. J'avais une douleur quelque part. J'imaginais la maladie la plus grave au monde. J'angoisse. Ce qui me provoque de nouvelles douleurs.

Donc oui, l'hypocondrie est une vraie maladie où il faut avoir une grande force mentale pour se raisonner, se dire qu'on n'a rien, éviter d'aller chez le médecin une fois par semaine (comme moi) ou de passer une batterie d'examens. Parce que même si ça rassure sur le coup, on s'imagine sans cesse de nouvelles choses. Et là, ça devient plus grave.

Alors pourquoi cette angoisse ? Pourquoi ces douleurs ? 

La peur d'être seule, la peur de mourir, la peur d'avoir peur. Comme la plupart des hypocondriaques angoissés.

Et puis j'ai découvert la sophrologie. Sur YouTube bien sûr ! Ça m'a fait énormément de bien, ça détend et ça aide à dormir en plus de ça, ça a été vraiment efficace sur moi.

J'ai voulu raconter mon expérience très personnelle sur cette maladie car je sais que je ne suis pas la seule et que ça peut toucher tout le monde, qu'on soit bien dans sa vie et dans sa tête, en apparence du moins. Et encore plus après avoir lu l'article de Joséphine sur l'hypocondrie, je me suis dis mais en fait je ne suis pas toute seule ! 

Si vous aussi vous êtes sujets à l'hypocondrie, à l'angoisse ou si vous voulez juste en parler et échanger des conseils, n'hésitez pas à me le dire en commentaires ou par mail : bazardechach@live.fr

Ca me tenait vraiment à cœur d'en parler ici et je vous remercie de m'avoir lu si vous êtes arrivés jusqu'ici et je vous dis à très vite pour un article beauté tout en futilité ! 

CREDITS PICTURE 1 - PICTURE 2


5 commentaires:

  1. Je suis très touchée par ton article. Je ne souffre pas de cette maladie mais je trouve ça super que tu en parles, que tu abordes le sujet et nous livre ce "secret" car comme tu le dis, comme beaucoup de maladies qui ressortent plus du "psycho" beaucoup ne les considèrent pas comme sérieuses... et c'est encore plus dur pour les personnes qui en sont atteintes ! Je t'encourage vraiment dans ta démarche de briser le silence et j'espère vraiment qui tu vas apprendre à vivre avec comme tu sembles déjà le faire avec la sophro tout ça, donc bonne continuation :)
    Bises !

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    1. Je suis d'autant plus ravie qu'il te plaise ! C'est un sujet un peu personnel dont je n'ai pas l'habitude de parler mais ça me tenait à coeur au final. Je te remercie pour ce commentaire qui me fait très plaisir :)
      Bisous !

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  2. Coucou Chanelle,
    Je me retrouve énormément dans ton article car j'ai vécu la même chose. Je suis hypocondriaque, pas excessivement mais je m'angoisse pour le moindre symptome et ça avec l'arrivée des crises d'angoisses, ça a été un méchant cercle vissieux. J'ai toujours voulu en parler sur mon blog car je m'en suis sorti et j'en étais arrivé à un point où je ne sortais plus de chez moi... Mais c'est trop personnel, j'ai presque honte et ça me fait encore beaucoup de mal d'en parler car c'était une période très difficile. Mais je pense t'envoyer un mail pour échanger avec toi et se donner des conseils !
    Je te fais des bisous ♥


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    1. Coucou Romy !
      Moi c'était exactement la même chose, et je parle au passé car j'ai attendu que ça "passe" pour en faire un article et depuis plus rien, je touche du bois ! Mais c'était un sentiment assez spécial et assez dur à supporter psychologiquement, c'était indispensable pour moi d'en parler même si comme tu le dis, c'est quelque chose de très personnel. Je voulais aborder le sujet sans pour autant déballer ma vie ^^.
      J'attends ton mail quand tu veux :)
      Bisous ♥

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  3. Bonjour à tous, J'ai lu votre article et tous les commentaires, vos témoignages m’intéressent énormément. Je suis journaliste et je travaille notamment pour une émission de TV (Talk Show) et nous préparons notre prochaine émission sur le thème "je suis hypocondriaque" pour celles et ceux qui le souhaitent je vous invite à me contacter pour venir témoigner sur notre plateau à ce sujet (l'émission doit être enregistrer à Paris à la fin du mois de janvier, nous prenons en charge le déplacement). Bonne journée, Alexandra apappo@reservoir-prod.fr 01 53 84 31 16

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